Grave (bien!)

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Pour certains (je crains d’en faire partie), voir un film français se solde dans 99% des cas par une expérience douloureuse. Je ne goûte guère à la comédie hexagonale produite à la pelle, ni vraiment au polar hexagonal… à quelques exceptions près qui doivent tous avoisiner le demi-siècle d’existence, voire davantage. Quant aux drames français, oui, drame est bien le mot approprié. D’ailleurs, si on me demande quel est dernier film français que j’ai vraiment aimé, je risque de remonter à Trouble Every Day de Claire Denis, pas vraiment une nouveauté.

Après une série noire, Gods of Egypt (ridicule, baroque jusqu’à la nausée et même pas marrant), Blade Runner 2049 (trois tentatives, une semaine où j’ai beaucoup travaillé, il est vrai), perdu pour perdu, je me suis dit j’allais regarder Grave (Raw) que j’avais en blu-ray depuis parution.

Tout le monde connait l’histoire, je crois : une jeune étudiante végétarienne, ultra-douée, entre en première année d’école vétérinaire et est obligée lors du bizutage de manger un rein de lapin cru. Ce qui va éveiller en elle un appétit trop longtemps contenu.

Eh bien, je me suis régalé. C’est con, mais con : la scène de pisse, la scène d’épilation, le bras dans le cul de la vache. C’est un espèce d’imaginaire horrifique féminin que j’ai trouvé complètement rafraîchissant. Assez inédit à dire vrai. Laurent Lucas est excellent, comme souvent. La jeune Garance Marillier crève l’écran. Julia Ducournau fait parler les jeunes comme ils parlent vraiment. Il y a quelques scènes (de fête estudiantine, notamment) qui ont presque un caractère documentaire. Ça m’a un peu rappelé Excision de Richard Bates Jr.

J’attends maintenant le prochain film de Julia Ducournau avec impatience.

(La musique adoucit les morts ?)