Late Nite with the Devil, Cameron & Colin Cairnes, 2023


Le présentateur vedette Jack Delroy est l’éternel second des fins de soirées, toujours détrôné par l’indétrônable The Night Show de Johnny Carson. Alors qu’il vient de perdre sa femme, emportée par un cancer des poumons foudroyant, Jack s’enfonce dans les profondeurs fauchées de l’audimat et finit par prendre une pause d’un an. Quand il revient, regonflé à bloc, c’est pour mettre sur les rails l’émission qui le rendra célèbre à jamais, une spéciale Halloween 1977, avec un pathétique télépathe de salle des fêtes provinciale, Christou, un hypnotiseur devenu débunker professionnel, Carmichael Haig, une docteure en parapsychologie et sa jeune patiente possédée par un démon mineur au service d’Abraxas.

Évidemment, rien ne va se passer comme prévu.

Voilà un petit film d’horreur (le budget est inconnu, en tout cas je ne l’ai trouvé mentionné nul part) avec des acteurs inconnus qui m’a plus qu’agréablement surpris. Au début, avec la prestation embarrassante de « Christou », on se dit que « mouais bof, c’est un peu pourling votre truc », puis, le show part en sucette et toutes les questions éthiques et autres sont soulevées, souvent par des moyens détournés. Quant aux cinq dernière minutes, c’est une folie maîtrisée, complètement réjouissante. En grand connaisseur du genre, Cameron & Colin Cairnes multiplient les allusions aux classiques comme Amityville, Scanners, L’Exorciste.

Vraiment très chouette ; je me suis amusé comme un fou ; je vais suivre ces réalisateurs de près.

(Film visionné en blu-ray zone B, langue anglaise, sous-titres français.)

Don’t kill it – Mike Mendez (2016)

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Triples meurtres en série à Chickory Creek (trois fois trois égale neuf). Quand un assassin est tué par un citoyen, celui-ci se met aussitôt à tout massacrer autour de lui. Autant dire que les autorités locales sont dépassées et que le FBI ne comprend rien. Heureusement pour Chickory Creek, le tueur de démons Jebediah Woodley (Dolph Lundgren, buriné, tout en auto-dérision) est dans les parages.

Il est difficile d’expliquer pourquoi certains navets se révèlent, au visionnage, absolument réjouissants. Don’t Kill it et son gore pour rire (un peu moins « stade anal » que celui de Ash Vs Evil Dead toutefois) fait évidemment partie de cette catégorie. Dolph Lundgren incarne une sorte de frère Winchester (l’excellente série TV Supernatural) en solo. Rassurez-vous : tout le monde joue mal, l’histoire est conne comme une chaussette esseulée coincée dans un filtre de sèche-linge. C’est mauvais de bout en bout, mais délicieusement mauvais.

Je conseille (mais seulement aux grands pervers dans mon genre).