Red Sparrow, Francis Lawrence (2018)

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Dominika Egorova (Jennifer Lawrence – gros nichons, gros cul, pas très danseuse étoile) est une des vedettes du Bolchoi. Suite à un accident, elle se retrouve dans l’incapacité de danser et doit malgré tout continuer à s’occuper de sa mère malade. Son oncle (Matthias Schoenaerts) qui travaille dans les services secrets russes la piège et l’oblige à intégrer l’école des moineaux, une école où on forme des espionnes-putes (« you have sent me in a whore school ! »), des espionnes qui utilisent le sexe et la manipulation mentale pour arriver à leurs fins. Dominika résiste autant qu’elle peut à l’enseignement et aux nombreux viols qu’il implique. Et en même temps, elle se découvre plutôt douée à ce jeu. La traque d’une taupe très haut placée aux services secrets russes conduit Dominika à Budapest, où elle doit séduire l’agent de la CIA Nate Nash (Joel Edgerton).

Red Sparrow est l’absolu contraire de l’idée qu’on pourrait se faire en ajoutant film d’espion(ne)s, Francis Lawrence (le calamiteux Je suis une légende), Jennifer Lawrence et Hollywood. Ce n’est pas un James Bond, ce n’est pas une comédie racée comme Atomic Blonde. Ce n’est même pas un film d’action à la Mission Impossible. Il s’agit d’un film d’espionnage plutôt sombre et sérieux, aux enjeux presque terre à terre. Impossible de ne pas penser à John Le Carré, mais un John le Carré qui aurait décidé de doper son oeuvre avec une surenchère de sexe sado-masochiste et de scènes de torture d’une brutalité suffocante, façon Saw. Jennifer Lawrence se fait violer (je ne spoile pas, pas vraiment, c’est au tout début du film), on la transforme en pute de luxe, elle se fout à poil la moitié du film, on la tabasse, torture, etc. C’est d’une dureté, d’une âpreté totalement bluffante.

Le film n’échappe pas à certains défauts, il est très « fabriqué » trouvé-je, inutilement long (2h20), mais il marque aussi le retour (momentané ?) d’Hollywood à un certain type de film à la fois ambitieux, coûteux (69 millions de dollars tout de même) et absolument pas « grand public ». Le twist final est en fin de compte assez attendu ; on sourit à ne pas être surpris plus que ça. Dans l’ensemble, j’ai trouvé les intentions plus louables que le résultat final : éprouvant, épuisant.

13 hours, Michael Bay (2016)

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Alors qu’il est en déplacement à Benghazi, l’ambassadeur des USA, très peu protégé, est attaqué par une foule armée. Stationnés à proximité, dans une base secrète de la CIA, six agents de sécurité privés, sous contrat avec la CIA, décident de lui venir en aide.

Michael « Transformer » Bay à la réalisation, les gentils américains héroïques contre les méchants musulmans, forcément fourbes, qui se ressemblent tous (un peu comme les Chinois), le projet avait un certain potentiel.

Peu après No Pain no Gain, Michael Bay me bluffe à nouveau. 13 hours est hallucinant de bout en bout. La réalisation, le montage, les acteurs qui jouent des mercenaires, les scènes d’action nocturnes. Tout est impressionnant. On embarque pour 2h20 à couper le souffle. Bay ne tombe dans aucun des pièges habituels de ce type de film, il n’insère pas un segment de comédie WTF dans le drame comme Ridley Scott avec Black Hawk Down (auquel 13 hours rend d’ailleurs un hommage limpide).  Il livre un film constamment en tension, au bord de la rupture, contrairement à Kathryn Bigelow sur Zero Dark Thirty sans doute coincée par l’équivalent du secret défense.

Étonnamment, 13 hours est plutôt un appel à la tolérance et très critique envers l’attitude des USA à l’étranger (ou plutôt les méthodes de la CIA). La fin, très réussie, dépasse allègrement les « faits de bravoure » pour poser de bonnes questions.

On ne peut pas interdire à Michael Bay de tourner des Transformers, mais franchement il faudrait.

 » Tous les dieux, tous les enfers, tous les paradis sont en nous. «