
Retour à Phnom Penh après quelques années loin de la capitale cambodgienne.
Le chantier du Sokha (en face du Palais Royal, de l’autre côté du Mékong, est terminé – voir photo). Hier (samedi 11/11) un feu d’artifice a été tiré exactement entre l’hôtel et le Palais Royal, histoire de faire de belles photos (promotionnelles).
Les tours poussent à Phnom Penh comme des champignons, surtout dans le quartier des ambassades. Quand on voit certains chantiers, étayés au bois et au bambou, on se pose de sérieuses questions, surtout quand les planchers ne sont plus alignés (véridique !) arrivé au vingtième étage, cinq degrés vers le haut ici, cinq degrés vers le bas là-bas. En même temps, ce chantier-là (comme d’autres) semblait à l’abandon…
La saleté légendaire de la ville est au rendez-vous avec son lot de tragédies habituelles : gosses de rue omniprésents armés d’un sac en plastique à la recherche de détritus, absolument tout ce qui peut se monnayer. J’ai envie de dire qu’ils sont sales comme un peigne, mais franchement je n’ai jamais vu de ma vie peigne aussi sale.
Toujours ce grand écart, ce contraste bouleversant, entres les tours des banques chinoises et, dans leur ombre, ces gamins de cinq six ans livrés à eux-mêmes.
Je loge au Eighty8 Backpapckers (au nord du Wat Phnom, sur la 88e), une auberge de jeunesse qui fleure bon le repaire de gauchistes alter-mondialistes, malgré des prix un brin exagérés (mais bon, les prix ont sacrément augmenté à Phnom Penh, donc je ne sais plus ce qui est exagéré ou ne l’est pas). Mais il y a une piscine et des concerts folks live music (plus une table de billard, dont l’utilisation est gratuite – si si). J’ai choisi cet hôtel car c’est pas trop loin du Bophana Center où je dois me rendre semaine prochaine et tout près des bus pour le nord / Mondolkiri / Ratanakiri ; ça se fait à pied sans problème, même si Phnom Penh n’est pas très conçue pour la marche à pied, à l’exception notable de ses quais, envahis par les familles dès la nuit tombée. L’hôtel est plein de groupes de filles (touristes / ONG) plus tatouées que moi, qui mangent vegan pour la plupart (soupe de légume au petit-déjeuner), et sont piercées à plein d’endroits visibles (pour ne pas dire ostentatoires). Bracelets bouddhiques, vêtements locaux, tongs. Les touristes sont vêtues très très courts (pour visiter un temple ou le musée du génocide, c’est parfait), les filles des ONG portent toutes la robe longue ou le pantalon, plus respectueux des populations locales. On voit au premier coup d’oeil à quel point elles sont plus « intégrées ».
Au petit-déjeuner, tout le monde est sur son laptop et/ou son téléphone portable. Et le restau est fumeur ; c’est vrai qu’on n’est plus du tout habitué en France.
L’ambiance est sympa, le quartier est calme jusqu’au chant du coq (après, plus moyen de dormir). Le coq khmer n’a rien à envier à nos champions gaulois et/ou sportifs. Il y a aussi des singes dans le quartier, attention à la fauche et aux mâles dominants, parfois agressifs.
Bon je serai content quand j’aurais fini mes RDV à Phnom Penh, ce qui me permettra de monter dans un bus vers le nord sauvage et d’avancer sur mon scénar in situ. Le but avoué : finir (Marc Michetz étant passé en mode « samourai du dessin / Banzaï ! », le moins que je puisse dire c’est qu’il ne me facilite pas la tâche – je suis habitué à travailler avec des dessinateurs qui bossent beaucoup beaucoup moins vite que moi. Michetz n’en fait pas partie).