
[Résumé éditeur :]
Et si la seule solution pour stopper l’apocalypse était de retourner dans le passé pour tuer Christophe Colomb ?
Nous sommes en 2112, et c’est l’apocalypse exactement comme prévu : les rivières reculent, les océans montent, la civilisation s’effondre.
L’humanité a perdu tout espoir, à l’exception d’un groupe de survivants indigènes exclus qui ont découvert un portail de voyage dans le temps dans une grotte au milieu du désert et réalisé où le monde a pris un tournant brutal vers le pire : l’Amérique.
Convaincus que la seule façon de sauver le monde est de réécrire son passé, ils renvoient l’un des leurs en aller simple sans retour possible en 1492 pour tuer Christophe Colomb avant qu’il n’atteigne le soi-disant Nouveau Monde. Mais se débarrasser d’une icône n’est pas chose facile, et les actes du voyageur pourraient s’avérer dévastateurs pour ses amis à l’avenir.
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J’étais plutôt enthousiaste à l’idée de lire ce comics Black River : les Indiens d’Amérique, la catastrophe climatique, 2112 (année symbolique). Franchement les ingrédients m’attiraient, sans parler de Stephen Graham Jones au scénario, que je ne connais pas personnellement, mais dont j’ai lu plusieurs ouvrages en VO, dans le cadre de mon travail d’éditeur chez Albin Michel.
Sans être une catastrophe industrielle, Earthdivers m’a déçu. Pour faire simple, je trouve que rien ne fonctionne. La partie en 1492 est d’un manque de crédibilité insurmontable. La partie en 2112 est pataude dans son écriture et peine à passionner le lecteur (elle fait remplissage, alors qu’elle contient peut être l’idée la plus révoltante, la plus forte, de l’ensemble). Et quand le scénario part en sucette, on est vraiment dans la sortie de route incontrôlée, toutes les ratiches plantées dans un mur en béton armé.
Croire que tuer Christophe Colomb pourrait empêcher le génocide des Indiens d’Amérique est un peu naïf, pour ne pas dire ridicule. Déjà le point de départ est « faible ».
Trop proche de son sujet, l’injustice du génocide des Amérindiens, Stephen Graham Jones offre une œuvre sincère mais maladroite, bancale, qui avance à cloche-pied jusqu’à sa conclusion insatisfaisante, pour le moins.
Je m’épargnerai le tome 2. Non sans regret.