Chevauchée avec le diable, Ang Lee (1999)


Jake Roedel (Tobey Maguire, parfait) est né en Allemagne et a suivi sa famille aux USA. Alors que la guerre de Sécession éclate, il décide de se rallier aux rebelles sudistes avec son ami d’enfance Jack Bull Chiles (Skeet Ulrich, dans son meilleur rôle ?). Les deux amis vont vite découvrir les horreurs d’une guerre fratricide. Jake qui a un a priori négatif sur les nègres va pourtant apprendre à connaître Holt (Jeffrey Wright, incroyable), ancien esclave libre, qui se bat du côté des sudistes par fidélité envers l’homme qui lui a donné sa liberté. Et si les deux hommes s’étaient trompés de camp ?

C’est en faisant du rangement dans mes DVDs que j’ai retrouvé ce film que je n’avais jamais visionné (il était encore sous cellophane). Pourquoi ? Sans doute parce que je me méfiais d’un film sur la guerre de Sécession réalisé par Ang Lee (réalisateur taïwanais). J’aime bien Ang Lee, notamment pour Tigre et Dragon tourné un an plus tard, mais il est d’une irrégularité un peu déconcertante. Pour en revenir à Chevauchée avec le diable, quelle erreur ! C’est vraiment un excellent film. On ne s’ennuie pas une minute. Aucun personnage n’est monolithique. Les scènes terribles sont suivies de scènes « de respiration » bienvenues, voire de scènes de comédie. Et il y a tant de choses à se mettre sous la dent. Tant de thèmes. C’est un film riche, bien écrit, bien réalisé, qui provoque de fortes émotions et, en même temps, montre toute la complexité des conflits, sans jamais verser dans la naïveté ou l’idéalisme. Le casting est impeccable (depuis 1999, certains des seconds rôles du film sont devenus des stars, comme Mark Ruffalo) et Jeffrey Wright, une fois de plus, déchire tout.

Je conseille sans réserve.

Sierra Torride, Don Siegel (1970)


Hogan (Clint Eastwood) a été engagé par les rebelles mexicains pour faire tomber la garnison française de Chihuahua. En chemin, il porte secours à une femme (Shirley MacLaine) sur le point d’être violée par trois bandits mexicains. Quand elle se rhabille, Hogan découvre médusé qu’il s’agit d’une soeur catholique. Poursuivie par l’armée française, car elle aide aussi les rebelles mexicains, Hogan se met en tête de protéger cette foutue bonne femme têtue comme une pioche. Évidemment, lui qui ne dit s’intéresser qu’à l’argent, ne va pas tarder à en tomber amoureux.

Méconnu dans la filmographie de Clint Eastwood, Two mules for sister Sara (je préfère le titre américain) est une comédie d’aventure à l’ancienne qui a le cul entre deux chaises : entre le western classique et le western Spaghetti/western ultraviolent de Sam Peckinpah. Une impression très forte qu’accentue la musique d’un Ennio Morricone moins inspiré qu’à son habitude, il faut le reconnaître. Les scènes de comédie sont là et elles sont nombreuses, le duo fonctionne à merveille. Les scènes de violence sont là, presque incongrues dans ce film souvent léger, souvent grivois. Shirley MacLaine est la star du film, d’ailleurs son nom apparaît en premier au générique et elle est épatante dans sa façon d’utiliser ses charmes, n’en faisant ni trop ni pas assez.

Le film se penche sur un épisode assez méconnu de l’histoire française et notamment les crimes que l’armée française commit au Mexique.

Pur divertissement où ces cochons de Français en prennent pour leur grade, Two Mules for sister sara est tout à fait recommandable, ne serait-ce que pour voir Shirley MacLaine traverser les somptueux paysages mexicains à dos d’âne, minuscule comparée à un Eastwood impérial, juché sur son poney. La fin qui ressemble à un Happy End est sans doute beaucoup plus amère que sa docile apparence ne le laisse supposer.