
[3615 My life] J’achète des tonnes de blu-ray et de DVDs, à tel point que je ne sais plus où les mettre chez moi. Ça s’entasse en piles un peu partout. C’est un peu Beyrouth après une attaque israélienne. De temps en temps, j’exhume un titre acheté des années auparavant et que je n’ai pas encore visionné. C’est exactement ce qui est arrivé avec ce film, d’un réalisateur que j’apprécie pourtant. Sur un sujet qui m’intéressait. Je crois que ce qui m’a freiné toutes ces années c’est voir Benicio Del Toro, très bon acteur, là n’est pas la question, incarner un indien Blackfeet. Del Toro est né à Puerto Rico et non dans une réserve indienne et, d’une certaine façon, ça se voit. [/3615 My life]
Jimmy Picard (Benicio Del Toro), vétéran de la libération de la France, blessé à la tête, vit dans le ranch de sa sœur aîné où il s’occupe des vaches. Il a des problèmes de santé. Il n’arrive plus à distinguer les rêves de la réalité. Sa sœur l’emmène se faire soigner dans un hôpital militaire de Topeka (Kansas) où on le diagnostique schizophrène avec des traits autistiques. Un anthropologue français, le docteur Devereux (Mathieu Almaric), honteux de ses réelles origines, ne croit pas à ce diagnostic et va aider Jimmy à s’extraire de ses maux de tête et de ses crises d’alcoolisme.
Jimmy P. est vraiment un très beau film (avec de minuscules défauts sur lesquels on passera ; comme on essayera de se débarrasser du sentiment parfois de voir un remake de Will Hunting, car Desplechin n’y est pour rien). On oublie très vite que Del Toro n’est pas blackfoot. Mathieu Almaric est excellent. C’est vraiment un acteur virtuose. Le reste du casting est convaincant. Et personnellement, j’ai été submergé par l’émotion dans la dernière demie-heure.
Par sa pureté, la dernière scène est une leçon de cinéma.
Je conseille.