
« On ne saura jamais la vérité. Car elle est trop terrible, trop explosive ; c’est un secret d’État. Ils feront tout pour la cacher ; c’est un devoir d’État. Sinon, il n’y aurait plus d’États-Unis. » Propos du Président de Gaulle, rapportés par Alain Peyrefitte.
Découvrant que l’assassin présumé de John Fitzgerald Kennedy, Lee Harvey Oswald (Gary Oldman), a eu des activités politiques étranges à la Nouvelle Orléans peu avant le meurtre, ville dont il est le procureur élu, Jim Garrison (Kevin Costner) commence une enquête qui va lever le voile sur un vaste complot dans lequel sont impliqués la CIA, la police de Dallas, the Secret Service, la mafia, des réfugiés cubains et l’omnipotent complexe militaro-industriel. Voire même peut-être le nouveau président, Lyndon B. Johnson.
J’ai toujours été fasciné par le meurtre de John Fitzgerald Kennedy. Je ne suis pas un fan d’Histoire (contrairement à mon père), mais cette histoire-là est tout bonnement incroyable. J’ai des dizaines de bouquins sur l’affaire, certains très sérieux, d’autres nettement plus douteux. J’ai même écrit une nouvelle sur le sujet (avec des extraterrestres dedans, sinon c’est tout de suite moins rigolo).
Quand le film est sorti, je me suis rué au cinéma pour le voir et j’ai été totalement ébloui par le jeu des acteurs, la mise en scène énergique, le fond, la forme, le soin apporté aux détails. C’est un très grand film. Quand il est sorti en DVD, je l’ai tout de suite acquis (En zone 1, je ne me souviens plus pourquoi) et j’ai fait à l’époque pas mal de fact-checking, de recoupements, de recherches.
Maintenant que je le revois avec les yeux d’un quinquagénaire, je suis sans doute un peu moins impressionné, car Oliver Stone s’est un tantinet laissé emporter par son obsession pour la guerre du Viêt-nam. Mais le film reste exceptionnel, quasiment chaque acteur a son morceau de bravoure : Kevin Bacon, en prostitué prisonnier du pénitencier d’Angola, Joe Pesci dans son incroyable crise de paranoïa (fictive, il semblerait que ce soit un ajout pour le film, d’ailleurs la scène est étrangement scorsesienne, ceci explique peut-être cela), Tommy Lee Jones (premier interrogatoire du dimanche de Pâques) et évidemment Kevin Costner pour la plaidoirie finale.
Sans oublier le regretté Donald Sutherland.
J’ai acheté ce blu-ray director’s cut (3h17, quand même) dans un coffret (L’Atelier d’Images) qui contient : JFK, l’enquête (documentaire d’Oliver Stone), JFK, un destin trahi (série d’Oliver Stone, en quatre épisodes). Même si j’ai peur de faire une overdose, je suis assez impatient de voir ce qu’il y a « en plus ».

La scène la plus forte du film, quand le blanc devient noir et que le noir devient blanc.