Parole de Flic, José Pinheiro (1985)


Pour rendre hommage à un immense acteur récemment décédé, certains ont le bon goût de se plonger dans ses plus grands rôles : Le Guépard, La Piscine, Plein Soleil, Monsieur Klein, Le Samourai, etc. Ça ne manque pas les bons films avec Alain Delon. Moi j’ai préféré taper dans le navet de comices agricoles, le truc tellement énorme qu’il faut le voir pour le croire : Parole de flic.

Donc Daniel Pratt (Alain Delon) a quitté la police lyonnaise pour une île d’Afrique où il pêche, apprend aux voyous locaux les vertus du poker, de la picole et de la MMA. Daniel est beau, il est musclé, les Africaines se battent pour sa paire de baloches bien accrochée. Daniel a d’autres qualités : par exemple, il sait jouer avec les petits enfants africains sans passer pour un prêtre pédophile exfiltré discrétos dans le trou du cul du Congo.

Daniel porte une croix hansée autour du cou, sans doute parce qu’il a conscience de sa divinité, de son indestructibilité et évidemment de son immortalité. Sa fille ingrate (elle aurait pu rester en Afrique, pour faire le con avec lui) est retournée à Lyon où, pas de bol, elle est exécutée nuitamment par un escadron de la mort après avoir participé (à l’insu de son plain gré) au vol de… on sait pas trop… sans doute des magnétoscopes haut-de-gamme de la marque chinoise Alain Delon.

Daniel apprend la nouvelle par télégramme, s’effondre dans les vagues avec la beauté d’une baleine qui a livré son avant-dernier combat puis se relève prendre un avion Air Afrique (quel courage !) pour Lyon.

Là il est accueilli par son meilleur ami, le capitaine (un truc comme ça) Reiner (Jacques Perrin). Bon si tu as vu Magnum Force (1973) dont Parole de Flic est le remake saucisson-beaujolais, t’as tout de suite tilté : c’est lui le coupable, d’autant plus qu’il ressemble à Hal Holbrook qui incarnait le lieutenant Briggs dans Magnum Force. Putain, qu’est-ce-que c’est bien fait le cinéma français !

Mais revenons à Lyon… une petite fliquette (Fiona Gélin, que vous aurez évidemment le plaisir de voir à poil, en full frontal, c’était une autre époque, les amies) est sur le coup, mais n’a pas trop de résultat. Sûr, c’est pas Alain Delon (cela dit, elle a un joli minou, à défaut d’avoir les balloches bien accrochées). Donc le vieux fauve se met en chasse, trouve l’escadron de la mort, emballe la jolie fille de 24 ans, nettoie Lyon en moins de trois jours. Dommage qu’il n’ait pas prévu un séjour bonus dans les quartiers nord de Marseille.

Je vous l’ai dit, c’est énorme. Avec des dialogues qui sonnent comme du Alfred de Musset. Classiques, quoi.

Un chef d’œuvre méconnu qui annonce le totalement décomplexé Ne réveillez pas un flic qui dort sorti en 1988, autre sommet de la filmo delonesque, catégorie « polars moisis ».