
Résumé éditeur :
Ragemoor ! Vestige de civilisations disparues, le Château de Ragemoor est un lieu maudit pour les hommes ! Nourries de sang païen versé au cours de sacrifices rituels impies depuis des temps immémoriaux, ses pierres cachent de sombres et terrifiants secrets, fatals aux rares inconscients qui seraient prêts à s’y aventurer…
Herbert Ragemoor est le maître du château. Il vit dans l’isolement, fidèlement servi par Bodrick, le majordome, tandis que son père, complètement fou, erre dans les couloirs qu’il parcourt en hurlant, nu. Jusqu’au jour où vient leur rendre visite l’ambitieux oncle JP, accompagné de sa superbe fille Anoria, qui rêve de s’approprier les lieux…
Au croisement des univers de H.P. Lovecraft ou des histoires les plus sombres d’ E.A. Poe, Ragemoor est une œuvre magistrale issue de l’imagination débridée de Richard Corben et Jan Strnad. Ces maitres du Neuvième Art réunis à nouveau en 2012 pour cette œuvre, signent ici un classique fantastique qui ne pouvait être traduit que par François Truchaud, directeur éditorial des mythiques Editions NéO qui ont permis la découverte en France des plus grands auteurs de littérature fantastique et de fantasy.
Mon avis :
Famille maudite, cité vivante et mégalithique arrosée de sang païen, gardée par une horde de babouins belliqueux et qui cache dans ses entrailles un peuple cultiste encore plus dégoûtant, tels sont les principaux ingrédients de cette BD fort réussie.
Si l’éditeur cite H.P. Lovecraft, référence aussi évidente que pertinente, par contre je suis moins convaincu par la mention à Edgar Allan Poe, sauf à voir dans Ragemoor un hommage extrême à La Chute de la maison Usher. A dire vrai, Ragemoor avec ses babouins guerriers et ses grouillements d’invertébrés ignobles m’a surtout fait penser à Robert E. Howard.
Le dessin de Richard Corben est sidérant, le découpage impressionne la plupart du temps. Le scénario de Jan Strnad est à la fois délirant, voire WTF, tout en restant linéaire, ce qui rend l’ensemble très abordable pour un album de Corben. Je pense même que c’est la porte d’entrée parfaite pour découvrir l’œuvre si particulière de ce génie.
Ragemoor est un classique, c’est aussi un incontournable dans le large champ des hommages BDs à H.P. Lovecraft.
Comme toujours avec Délirium, l’objet-livre est plus que convaincant.