65 – La Terre d’avant, Scott Beck & Brian Woods (2023)


Mills, pilote spatial de son état, part deux ans en mission pour payer le traitement de sa fille malade.

Petit détail : Mills n’est pas humain, ni Terrien, il vit 65 millions d’années avant notre ère. Mais bon il a l’air terrien et même très humain, car il est incarné par Adam Driver.

Alors qu’il est en mission, son vaisseau traverse un nuage de météorites et il se crashe sur la planète Terre. La suite du film nous apprend que sa région d’adoption par collision involontaire est la péninsule du Yucatán. Mills n’est pas le seul survivant du crash, il ne tarde pas à retrouver une gamine de neuf ans environ prénommée Koa, qui évidemment va lui rappeler sa fille Nevine.


65 La Terre d’avant c’est le retour perdant de la science-fiction des années 50, le ridicule est là comme il se doit, la poésie nettement moins. Déjà la météorite qui rebondit sur la carlingue du vaisseau au début du film, on s’étrangle, le scénariste n’a probablement jamais entendu parler du concept d’énergie cinétique. On s’étrangle d’autant plus fort que le vaisseau fait aussi du bruit dans l’espace. Dommage qu’il n’y ait aucune bataille spatiale contre un ptérodactyle de combat… on aurait eu droit à des piou-piou lasers. Bon après, évidemment ils s’écrasent sur une planète peuplée de dinosaures moches. Années 50, je vous dis (La planète oubliée de Murray Leinster, 1954). A un moment le héros se déboîte l’épaule, se remboîte l’épaule, et ça repart comme si de rien n’était : je tire au fusil, je grimpe à la corde, je fais du MMA avec un T-rex. Aparté sans intérêt : je me suis déboîté l’épaule au Cambodge il y a une vingtaine d’années (en tombant d’un bateau avec mon sac à dos de 20 kilos) et ce n’est pas du tout le souvenir que j’ai gardé de l’expérience, je suis bien resté dix jours avec le bras en écharpe. Mais bon, je suis un produit des années 70, ce sont les vingt années qui changent tout.

Bon revenons au film : écrit à la hache comme il se doit, avec des scènes d’émotion pas honteuses mais pas non plus inoubliables. Les scènes de tension sont assez artificielles et leurs résolutions la plupart du temps ridicules. Bon, quand l’ordinateur parle en kilomètres et en heures on se marre aussi.

Voilà un bon gros navet américain (45 millions de dollars de budget quand même) qui hésite entre le film familial et le film d’horreur et ne fonctionne dans aucun des deux registres.